Une cinquantaine de jeunes gens et filles compose une équipe motivée prête à affronter les défis de la «Formula Student».
Dans la logique le peintre réalise son œuvre puis trouve le cadre qui lui convient. Nous allons faire les choses à l’envers et poser d’abord le cadre composé pour l’occasion de deux parties… La première s’appelle «Formula Student». Une compétition d’envergure mondiale mise sur roues il y a quarante ans (1981) par la SAE (Society of automotive engineers) et présente en Europe depuis 23 ans sous la houlette de l’institution des ingénieurs mécaniques (Institution of mechanical engineers). La seconde partie de ce fameux cadre, celle qui nous intéresse grandement ici, est la participation d’une équipe de l’EPFL (école polytechnique fédérale de Lausanne). A noter encore en préambule qu’une seule structure helvétique s’est pour l’instant distinguée dans ce concours relevé, il s’agit de l’ETH Zurich vainqueur de différents modules en 2010, 2013 et 2016. Mais revenons à l’EPFL…
Parmi les différentes catégories proposées (combustion traditionnelle, électrique ou sans pilote) l’équipe lausannoise a choisi de la jouer branchée. Nous nous sommes entretenus avec la directrice générale (CEO) du projet, Coline Droxler et avec son bras droit responsable du business plan, Paul-Antoine Martin. Avant d’entrer dans le vif du sujet précisons encore que l’EPFL Racing team a été fondé en 2017 et était alors nommé Lausanne Racing team… Et que vie estudiantine oblige, les têtes changent.
«C’est le volet énergétique et développement qui a motivé notre choix de présenter une voiture électrique», expliquent nos interlocuteurs. Coline Droxler précise: «nous ne sommes pas assez avancés pour concourir dans la catégories ‘sans pilote’.»
Concrètement, l’équipe de l’EPFL s’est qualifiée en janvier lors d’épreuves théoriques pour trois concours qui se dérouleront en Suisse, République Tchèque et Hongrie. «Les compétitions durent chaque fois une semaine et se composent d’épreuves statiques et dynamiques», lance la ‘patronne’. Elle poursuit: «nous allons être jugés sur nos choix de construction, sur les capacités d’endurance de notre véhicule et sur de nombreux autres critères.» Mais au fait qu’est-ce qui motive des étudiants à se lancer dans un tel projet?
Réponse de P.-A. Martin: «L’association a été fondée par des passionnés d’automobile, mais le principal c’est que nous pouvons nous échapper de la théorie pour entrer dans la vie pratique… Nous nous réunissons autour d’un véritable projet, faisons un vrai travail d’équipe et qui de plus est pluridisciplinaire.» Mais encore, «en général les étudiants sont cantonnés dans leur matière, les électriciens font de l’électrique, les mécaniciens de la mécanique et ainsi de suite… Formula Student nous permet de sortir de ces carcans et d’associer les différentes disciplines.»
De fait, EPFL Racing team est une véritable structure aussi technique que commerciale, une entreprise bien réelle. «Les profs nous soutiennent mais nous gérons la totalité des dossiers entre étudiants. Nous apprenons à travailler ensemble, à tenir compte des autres et à aborder des domaines que nous ne connaissons pas forcément», paroles de Coline Droxler. Et le financement d’où vient-il? «De l’EPFL pour une part, mais nous devons chercher nos propres sponsors pour assurer la viabilité du projet.»
Revenons sur votre choix de présenter une voiture électrique, pensez-vous que l’électricité est vraiment l’avenir de l’automobile? «Oui», répond sans hésiter Coline Droxler… Son collègue est plus nuancé: «Avec l’hydrogène ce sont deux solutions intéressantes pour l’avenir à condition de mieux maîtriser le stockage qui pose encore beaucoup de problèmes tout comme la fabrication des batteries, par exemple. Mais par rapport aux énergies fossiles c’est incontestablement mieux.»
Précisons en conclusion que la première voiture s’appelait «Orion» et que la nouvelle est encore très cachée sous le pseudo de LRT2. L’accès aux images est donc logiquement limité à la version originale jusqu’à ce que LRT2 soit baptisée et soit dévoilée. Affaire à suivre… Et que nous suivrons.