L’écurie suisse Rebellion (image de Une) a décroché la timbale sur le circuit de Shanghai… Pole et victoire à la clé.
«C’est un grand moment et nous pouvons en être fiers», paroles du boss Alexandre Pesci. Et force est de lui donner raison car ce n’est pas tous les week-ends qu’une écurie helvétique s’impose sur les circuits de la planète. Sans chauvinisme aucun relevons encore que si la Rebellion R13 #1 (Senna-Menezes-Nato) s’est imposée en Chine, un autre suisse monte sur le podium en personne de Sébastien Buemi, 2ème de la course avec la Toyota #8… C’est d’ailleurs cette Toyota #8 qui menait le bal après une heure de course devant deux Ginetta et la Rebellion… Après deux heures la Rebellion était en tête et la Toyota au 2ème rang… Idem au terme de la 3ème heure… Et rebelote sous le drapeau à damiers après 4 heures d’une course passionnante… Rebellion signe ainsi sa première victoire, toutes catégories confondues, et sur la piste… La Toyota #8 est P2, la #7 P3 et les Ginetta P4 et 5. Notons encore au passage que pour les statistiques, Rebellion s’est déjà imposé, mais sur le tapis vert, à Silverstone en 2018.
En LMP2, la victoire revient à la Jota d’un certain Anthony Davidson accompagné de Da Costa et Gonzalez… L’équipe suisse Cool Racing avait signé la pole, mais a dû quitter la course suite à des problèmes de transmission qui l’empêchait de communiquer avec la FIA. Qui a dit «n’importe quoi»?
En LMGTE Pro Porsche s’impose avec Estre et Christensen… Alors qu’Aston Martin (Voluc-Eastwood-Adam) remporte la division LMGTE Am.
Au classement général après trois épreuves, Buemi et ses acolytes de la Toyota #8 (Hartley-Nakajima) pointent en tête avec 62 points… L’équipage de la Toyota #7 (Lopez-Conway-Kobayashi) est à 2ème avec 59 unités et le trio Rebellion (43 pts) est 3ème. https://www.suisseautomag.ch/category/sport/wec/
Crédit images: site WEC ©AdrenalMedia.com + cp Rebellion, Toyota, Porsche.
Mais tout cela mérite bien un commentaire.
Certes le microcosme helvétique des passionnés de compétition automobile est content… Certes la voiture d’une équipe de nationalité suisse s’est imposée en championnat du monde d’endurance. C’est tout simplement génial et cela récompense à sa juste valeur l’engagement d’un homme qui n’a ménagé ni ses efforts, ni ses deniers pour assouvir sa passion, Alexandre Pesci. La crédibilité nous oblige toutefois à tempérer quelque peu les commentaires dithyrambiques de certains… Certes, l’histoire retiendra l’essentiel soit la victoire de Rebellion à Shanghai et oubliera le détail, autrement dit le (sur)bridage des Toyota d’usine. En mal d’image, le WEC n’en est pas à son coup d’essai pour redorer un blason bien terne… A Shanghai, les deux voitures officielles du constructeur nippon étaient à ce point bridées qu’elles n’avançaient plus… L’image incroyable, mais vraie, de LMP1 privées, voire pire encore de LMP2, dépassant les ‘avions’ Toyota en ligne droite et sans coup férir est probablement bonne pour un certain spectacle, mais frise le ridicule en valeur pure. C’est historique et logique, les privées n’ont jamais ou presque pu lutter contre les usines… Vouloir inverser la tendance permet de faire illusion mais n’a rien de crédible. Le fait a été relevé par de nombreux commentateurs de presse télévisuelle, radiophonique ou encore écrite… Dommage pour Rebellion mais les observateurs attentifs de la scène mondiale d’endurance ne sont pas dupes. Quant au public, les immenses tribunes vides du circuit de Shanghai ne plaidaient pas en faveur d’un intérêt sans failles. /FL