Difficile de donner dans la puissance pure avec les normes actuelles, Suzuki a choisi la sagesse avec un zeste de folie.
Relativement légère, 1’074 kilos, relativement puissante, 140 chevaux, et toujours aussi familiale avec ses quatre bonnes places, cinq même sur le papier… La 3ème génération de Suzuki Swift en habits de sportive ne fait certes pas dans la démesure de puissance, mais grâce au turbo ‘greffé’ sur son bloc 1.4 litre, elle gagne en souplesse et propose désormais 230 Nm. En fait, et l’anecdote est quelque peu paradoxale, la Swift Sport reprend le moteur attribué à l’origine au Vitara avec le label «boosterjet» désormais cher à Suzuki… Par contre, et en rupture avec son statut de spécialiste de la traction intégrale, la marque au ‘S’ stylisé ne propose sa Swift Sport qu’en version deux roues motrices, logiquement celles de l’axe antérieur. Autrement dit en mode traction.
Mais le châssis et ses attributs, centre de gravité abaissé de 1.5 cm, voies élargies de 4 cm, renforcement de la barre stabilisatrice, sont à ce point efficaces et la puissance à ce point maitrisée que sur les routes, même sinueuses, la bombinette est d’une efficacité totale et très rarement, puisqu’il ne faut jamais dire jamais, prise en défaut. Cette Swift Sport là, Monsieur, c’est du sérieux en termes de tenue de cap, de maniabilité et d’agilité… De plaisir de conduite, aussi… De plus, elle est confortable avec ses sièges enveloppants et ses suspensions, fermes mais efficaces, qui filtrent bien les aspérités et autres pièges routiers. Et puis, elle a quatre portes et même si à l’arrière l’espace n’est pas énorme, l’accès est aisé.

Mais surtout, la dernière mouture de la Suzuki Swift Sport a de la gueule. Bon, l’esthétique est toujours sujette à discussion, mais contrairement à certains de nos proches nous avons adoré cette grande calandre, presque démesurée, partagée par un large pare-chocs et soulignée par le trait rouge du spoiler, qui donnent à la face avant une allure agressive de la meilleure veine. Surtout dans la teinte «Champion Yellow» dont était affublée notre voiture de test.
En fait à l’usage et même si elle a plus d’une citadine ‘vitaminée’ que d’une véritable sportive la Swift en version ‘sport’ s’est montrée plutôt convaincante. Seules les approximations de la commande de boîte et les six rapports à notre goût trop longs nous ont laissé quelques regrets. Sinon, les accélérations sont franches, le freinage efficace, le plaisir de conduite total. Et puis, la planche de bord est claire, bien agencée, sans fioritures et diablement efficace en termes de renseignements.
Un seul bémol s’infiltre dans la partition de cette Swift Sport, la capacité de son réservoir, 37 litres. De fait, si la conduite reste sage, aucun problème… Une fois n’est pas coutume, au quotidien nous n’avons guère dépassé les promesses du catalogue, 5.6 litres par tranche de cent et l’autonomie est alors acceptable. Par contre, nos quelques jours de test en mode sportif, n’est-ce pas là la vocation d’une telle voiture, nous ont fait exploser la barre des 8.5 litres… Et là, l’autonomie en prend un coup dans le calcul… Mais finalement peu importe le flacon, si l’ivresse, imaginative du moins, est au rendez-vous. Reste, pour conclure, à consulter la liste de prix Suzuki sur laquelle la Swift Sport figure au tarif unique et particulièrement attractif de 23’990 francs, avec un équipement complet de chez complet.
Crédit images: © Suisse AutoMag