La gestion du violent accident de José Maria Lopez sur le circuit de Silverstone laisse songeur…
Dimanche de Pâques 2017, circuit de Silverstone (GB), première manche du championnat du monde d’endurance (WEC). Le décor planté, venons-en aux faits… Juste après la mi-course, le multiple champion du monde des voitures de tourisme (WTCC) José Maria Lopez, désormais engagé par Toyota, sort de la piste au lieu-dit ‘Copse corner’… Il heurte violemment les barrières de protection… L’avant de la Toyota #7 est en miettes, le côté aussi et le pilote ne sort pas de sa voiture… Les observateurs s’inquiètent. Puis la radio de bord crache un ordre aussi hallucinant que discutable… En résumé: «… ramène la voiture au garage…» Sauf que la dite voiture est bloquée dans le bac à sable avec des morceaux qui pendent un peu partout et n’est de prime abord pas en état de rouler…
Et là, le folklore entre en piste… Un élévateur dépêché sur place, soulève la Toyota et la remet non pas hors du tracé comme la logique l’aurait voulu, mais bien sur le ruban de bitume. Lopez peut alors, et avec la bénédiction de la direction de course, obéir à l’ordre donné par son équipe et rejoindre les stands. A l’image du Petit Poucet il trace son chemin en semant des cailloux du bac à sable et des morceaux de voiture un peu partout sur le circuit… Incroyable, mais vrai!
Questions: Comment une direction de course peut-elle permettre, voire encourager, un tel comportement? Qu’est-ce que ce sport automobile qui ne supporte plus l’abandon? Honnêtement, nous n’avons pas de réponse toute faite. Juste une remarque, si un pilote démoli sa voiture et que cette dernière n’est plus en état, ou en situation, de poursuivre sa route par ses propres moyens, c’est regrettable, mais ça fait aussi partie des aléas d’un sport plein de rebondissements. Permettre à une aide extérieure de remettre en piste un véhicule accidenté, permettre que ce dernier effectue un retour aux boxes en éparpillant des morceaux un peu partout, c’est juste du folklore…
A quand le remorquage d’un bolide en panne mécanique? Ou l’autorisation pour un pilote de changer de voiture si la première doit être abandonnée sur le parcours? Allons soyons sérieux!
Certes l’accident de Lopez touchait l’une des écuries de pointe… Certes Toyota doit marquer un maximum de points pour atteindre ses objectifs… Certes encore, nous n’avons rien trouvé de très probant sur le sujet dans les 113 pages du règlement sportif… Mais tout de même, remettre une voiture en piste avec l’aide d’un véhicule de secours transformé en dépanneuse pour la circonstance n’a rien de très brillant au plan sportif… Disons même que c’est assez bizarre.
Il n’empêche, à Silverstone la Toyota #7 a bénéficié d’un sérieux coup de pouce pour retrouver son garage. Puis les mécanos ont fait un travail extraordinaire pour remettre en état ce qui n’était plus qu’une épave… Et la voiture a repris la piste pour finalement atteindre la norme de 70% de la distance parcourue par le vainqueur et entrer dans le classement de sa catégorie… Miracle ou pas? Peu importe, la course automobile est aujourd’hui ainsi faite. Et désolés, mais nous ne pouvons nous empêcher de penser que quelque chose ne tourne pas très rond.
Ah oui, à propos, même si la priorité semblait être à la voiture, José Maria Lopez va bien. Transporté au centre médical après son retour aux stands, il a quitté les toubibs dans la soirée.