Bingo! L’allemand d’origine américaine Opel passe en mains françaises.
Indiscrétions obligent, la nouvelle était dans l’air depuis quelques semaines déjà. Cette fois, c’est fait! Et PSA (Peugeot-Citroën-DS) se paie Opel, accessoirement Vauxhall emblème toujours et encore utilisé sur le territoire britannique.
Si la nouvelle, confirmée ce jour, ne fait pas l’effet d’une bombe tant le secret était écorné, elle inquiète nombre de collaborateurs. Entre les différentes marques, les doublons sont nombreux et si les stratèges de PSA veulent remettre Opel à flot il s’agira d’éliminer quelques sources de dépenses…
Pour mémoire, Opel est déficitaire depuis plusieurs exercices. En 2016, les comptes de la filiale européenne de General Motors bouclaient sur un déficit de 257 millions de dollars, montant légèrement inférieur en francs suisses. Sur ces quinze dernières années, la somme cumulée des pertes atteint quelque 15 milliards de dollars. Enorme!
Pour acheter ce malade chronique, PSA, lui aussi sous perfusion il y a quelques années, a tout de même déboursé 1.3 milliards d’euros (1.38 milliards de francs suisses). Et ce n’est pas tout, avec la banque BNP Paribas pour partenaire, PSA s’approprie aussi la moitié des activités européennes de GM Financial en mettant 900 millions de plus sur la table. Chiffres à l’appui, ce rachat bien que conséquent est inférieur au bénéfice réalisé par le groupe français l’an dernier, à savoir 2.15 milliards.

Reste que l’association Peugeot-Citroën-DS-Opel-Vauxhall représente le deuxième plus grand constructeur du Vieux continent après le groupe Volkswagen… PSA a immatriculé 3.15 millions de véhicules en 2016, Opel-Vauxhall 1.2 million… La part de marché du globale du nouveau groupe constitué représente quelque 17%, alors que VW et ses coéquipiers réalisent 24%…
A noter encore que PSA n’a pas acheté qu’une marque. Sous l’effigie de l’éclair cher à Opel se cachent également six entités de montage, cinq usines de production de pièces, un centre d’ingénierie à Russelsheim (D), et ‘last but not least’ quelque 40’000 collaborateurs. Le bureau R+D de Turin, essentiellement affecté aux moteurs reste dans le giron de GM.
Nos confrères français rappellent notamment que PSA était au plus mal il y a trois ans (fin 2013) et avait été sauvé de la déroute par l’Etat et le chinois Dongfeng Motor. La France était alors entrée à raison de 14% dans le capital de PSA et investi près d’un milliard d’euros. Investissement aujourd’hui particulièrement rentable puisqu’estimé au double de la mise de départ.