Après Audi, voici venir le tour de VW… Ou lorsque les rats quittent le navire…
La semaine dernière, Audi annonçait son retrait du championnat du monde d’endurance (WEC) et mettait ainsi un terme aux spéculations et aux rumeurs… Autre microcosme, autre bruits de couloir, les observateurs commençaient à se demander à quelle sauce seraient apprêtées VW et les Polo WRC dominatrices du championnat du monde des rallyes (WRC). D’aucuns n’hésitaient pas à affirmer que la sentence des grands pontes du groupe Volkswagen, en mal d’image, serait identique que pour Audi. D’autres, moins pessimistes, ou plus optimistes c’est selon, prétendaient que la marque ‘populaire’ allemande irait jusqu’au terme de ses contrats, soit 2018.
La bulle de spéculations a éclaté hier… Les dirigeants du groupe ont décidé: VW quitte le WRC! Une information qui fait la Une de divers médias, mais que le département compétition de VW traîne à confirmer…
Une décision d’autant plus incompréhensible que le succès est bien présent dans la campagne rallye entamée par VW en 2013 avec quatre titres mondiaux en autant de saisons. Plus dur à avaler encore, la Polo 2017, sensée correspondre à la nouvelle réglementation, a été construite et développée sous la houlette de l’expérimenté Marcus Grönholm… Et mieux encore, selon nos infos, les contrats des pilotes actuels et de leurs navigateurs courent jusqu’en 2018…
Alors Quo Vadis chez VW? Selon toute vraisemblance, le constructeur-tricheur fait face à un gros déficit d’image… Au regard des chiffres de ventes permettez-nous tout de même d’exprimer un sérieux doute… Ou alors nous mentirait-on? Il n’empêche, c’est le désir de faire profil bas dans la tourmente des diesels truqués qui serait à l’origine de ces décisions de lâcher la compétition au plus haut niveau.
Politique de l’autruche…
En quittant le WEC Audi met en péril un championnat dans lequel la marque aux anneaux à ‘fait son beurre’ durant de longues saisons. Après 18 ans de bons et loyaux services, voilà la porte du garage qui se ferme et laisse la piste libre à Toyota, si les Japonais décident de rester, et à Porsche dont il est légitime de se demander si le département compétition sera épargné par les actionnaires et autres dirigeants en mal de crédit au sens propre et figuré. Audi qui s’auto qualifiait volontiers de «marque la plus fructueuse en termes de compétition», claque la porte sans se soucier des conséquences désastreuses que pourrait avoir son retrait sur le championnat, ou pour le moins sur la classe reine des LMP1… Pr contre, le communiqué officiel envoyé d’Ingolstadt assure que le DTM restera au programme et qu’aucune décision n’a été entérinée pour le Rally cross.
En quittant le WRC, VW n’induit pas, mais alors pas du tout, la même situation au chapitre du championnat. Le retrait de l’emblème champion du monde correspond à l’arrivée de Toyota et au retour de Citroën. Autrement dit, un de perdu deux de retrouvés.
Dans ce contexte pourri, il convient également de penser aux pilotes ainsi qu’à leur encadrement dans des structures sportives transformées en véritables petites entreprises. Les deux équipages des R18 LMP1 auront du mal à trouver voiture à leurs mesures. Certes, pour encore mieux se donner bonne conscience, Audi s’engage en Formule E, mais il serait surprenant que six pilotes y trouvent leur bonheur…
Quant à VW, les trois équipages des voitures officielles sont sur un marché déjà quasi bouclé pour l’année prochaine… Reste Toyota qui n’a pour l’heure annoncé qu’un seul pilote, à savoir Juho Hanninen. Il reste donc un siège disponible pour trois ‘chômeurs’ Ogier, Latvala et Mikkelsen… Mais comme pour la nouvelle de l’arrêt de VW les spéculations vont bon train… Certains imaginent que Citroën pourrait revoir son alignement et sacrifier un des jeunes pilotes, Breen ou Lefebvre, engagés au côté de Kris Meeke. Mais trêve de cancans…
Reste un élément troublant. L’argent, même si les sommes sont colossales (les indiscrétions font état de quelque 250 millions d’euros pour le WEC), ne semble pas être le nerf de cette guerre à la compétition que se livrent Audi et VW… Pour mémoire, il est question d’une quinzaine de milliards d’euros dans le dossier des diesels truqués. Aujourd’hui, Audi et VW cherchent bien plus à redorer leurs images écornées qu’à faire des économies… Pas certain que leurs retraits de la compétition au plus haut niveau représentent la solution adéquate… Mais comme diraient nos amis d’Outre-Manche «wait and see». /FL
Crédit images: WRC + archives Suisse AutoMag