Alors que Sébastien Ogier (image de Une) s’assurait son 4ème titre mondial avec panache, Michaël Burri montait sur le podium des WRC3.
E viva España! Chantait Georgette Plana au début des années septante… Refrain connu et reconnu qui, au terme d’une fin de semaine mouvementée mais heureuse, pourrait bien devenir le favori de Sébastien Ogier et Michaël Burri… Certes à des niveaux différents, les deux pilotes de rallye ont de quoi se réjouir de leur week-end espagnol. Le premier nommé a décroché sur les routes ibériques sa 4ème couronne mondiale… Le second est monté sur le podium de la catégorie WRC3 pour la première fois… Chapeau bas!
Mais reprenons l’histoire par son début. Sébastien Ogier est en tête du championnat depuis de longs mois… Contesté, mais jamais déstabilisé, il menait le bal avec un certain brio même si cette saison 2016 ne l’a pas vu aussi dominateur que les précédentes. Aujourd’hui, le pilote VW est d’ores et déjà assuré de son 4ème titre planétaire, alors qu’il reste deux épreuves au calendrier, à savoir le Pays de Galles et l’Australie.
En Espagne, le champion en titre et futur champion a mis du temps à sortir de la boue provoquée par de violents orages… Il a fallu attendre la 10ème épreuve spéciale pour le voir signer son premier temps scratch… Il en a ensuite aligné cinq autres… Mais au petit jeu des chronos de référence, c’est son coéquipier chez VW, le Finlandais Latvala qui décroche la timbale avec 7 scratches contre finalement six à Ogier… Tanak (Ford) et Neuville (Hyundai) en ont réalisé chacun un, Sordo (Hyundai) et Meeke (Citroën) chacun deux. En fait, et à la surprise générale c’est Tanak qui ouvrait les feux lors de la première spéciale… Il était imité par Neuville, puis Latvala lors des tronçons 2 et 3… Mais malgré la verve de ses adversaires, c’est Ogier qui menait le général au terme de l’ES 4. Dans la suivante (ES 5) Latvala sortait de la route et plongeait dans le classement alors que Sordo, l’enfant du pays, faisait rugir sa Hyundai et signait deux scratches pour prendre le pouvoir et ne plus le céder jusqu’à la spéciale 13… Ogier, jamais très loin, signait une belle remontée pour s’installer en tête de peloton à l’arrivée de l’ES 14 et garder son bien jusqu’à l’arrivée… Titre en prime! Derrière lui, Sordo s’accrochait et défendait sa 2ème place face à ses petits camarades de marque, Neuville et Paddon. Au final Hyundai signait un tiercé… derrière Ogier.

Et gageons que les places sur le podium général final seront particulièrement disputées, le classement ci-dessous atteste de la situation et nous laisse entrevoir une bagarre fantastique sur les routes galloises et australiennes.
A un autre étage de la hiérarchie, Michaël Burri (Renault Clio) se battait au sein du groupe des jeunes loups de la division WRC3. Honnête et lucide, deux mots qui ne font pas toujours la paire, le garagiste tavannois avait d’emblée admis que la concurrence n’était pas aussi affûtée qu’à l’habitude et qu’il se devait d’en profiter… Vite dit, vite fait! D’entrée de cause, Burri signait un scratch… Histoire de mettre les points sur les ‘i’. Mais au gré des spéciales, l’Italien Andolfi allait s’avérer trop puissant pour conforter la contestation. Burri signait des chronos corrects, mais insuffisants pour tenir le rythme. Il se faisait même reprendre et dépassé par un autre transalpin avant de revenir clairement au contact et de se réapproprier la 2ème place lors de l’ES 7. Un nouveau scratch dans l’ES 11 lui permettait d’assoir sa position. Et même si De Tommaso ne l’entendait pas ainsi, Burri parvenait à garder une marge d’une grosse trentaine de secondes sur le podium d’arrivée… Bien joué!

«A l’entame du dernier jour, nous avions la pression… Ça roulait très vite et nous devions contenir De Tommaso… Au final nous sommes sur la 2ème marche d’un podium mondial, c’est un rêve, je suis sur un nuage…», lançait Michaël Burri au terme de l’épreuve espagnole. «Le déclic s’est fait en Corse et ici nous étions en pleine confiance. Il reste le pays de Galles et la terre où j’espère prendre du plaisir, mais ce sera compliqué.» Arrivé en fin de contrat avec Renault Sport, Michaël Burri ne devrait pas, sauf miracle, retrouver les tracés mondiaux l’an prochain. Finances obligent, son avenir semble se dessiner en championnat suisse.
Championnat (11 rallyes)
- Ogier (VW), 222 points. 2. Mikkelsen (VW), 127. 3. Neuville (Hyundai), 127. 4. Paddon (Hyundai) 114. 5. Sordo (Hyundai), 111. 6. Latvala (VW), 104.
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