Ridicule: Les deux courses de WTCR du Nürburgring n’ont pas eu lieu.
Heureusement le ridicule ne tue toujours pas! Sinon, les organisateurs du WTCR et surtout le manufacturier de pneumatiques Goodyear auraient de sérieuses raisons de s’inquiéter. Devoir annuler une manche de la coupe du monde parce que les gommes ne tiennent pas la distance, c’est un peu comme si on suspendait un match de foot parce que le ballon est crevé. Et pourtant…
C’est exactement ce qui s’est passé au Nürburgring en fin de semaine dernière. Alors que le mythique circuit allemand fait partie du cirque des voitures de tourisme depuis 2015, les écuries d’abord, Goodyear ensuite, ont constaté que les pneus fournis ne tenaient pas la distance et mettaient en danger les pilotes… Autrement exprimé, le manufacturier unique qui n’en est pas à son coup d’essai s’avérait incapable de fournir des gommes supportant les contraintes d’un circuit certes exigeant, mais pas inconnu. Bizarre, vous avez dit bizarre?
Reste que déjà alertés jeudi, les commissaires ont dans un premier temps partiellement ignoré les avertissements… Renforcés qu’ils étaient par les analyses de Goodyear qui prétendaient que tout allait bien. Les officiels décidaient pourtant d’allouer des pneus supplémentaires et de changer les horaires des qualifs… Emplâtre sur un pneu de toute évidence pas à la hauteur. De fait, les qualifications ont eu lieu, heureusement sans accident majeur, renforçant encore l’impression que quelque chose ne tournait pas rond. Sentiment conforté par une analyse et un communiqué des deux écuries Honda…
Finalement, samedi matin, éclair de lucidité… Goodyear admettait ne pas pouvoir garantir que ses gommes «se comporteraient comme prévu» et de plus «n’avait aucune explication à fournir sur les problèmes rencontrés». Et les officiels prenaient (enfin) la décision d’annuler les courses la sécurité des acteurs de cette farce ne pouvant être garantie.
Soyons clairs, si la raison dérange, la décision finale, même si trop tardive à notre goût, n’est pas discutable. D’autant plus sur un circuit comme le Nürburgring, la sécurité passe avant toute autre considération.
Reste que les adversaires des monopoles ont beau jeu de s’en prendre à Goodyear après les déboires de Pirelli en F1. Tant il est vrai que l’absence de concurrence ne pousse pas à faire des efforts.
Toujours est-il que devoir annuler une course de niveau mondial parce que les pneus font défaut, qui plus est sur un circuit connu, c’est ridicule de chez ridicule. Mais le ridicule ne tue pas. / FL