Transparents une semaine plus tôt, les pilotes Lynk & Co étaient presque intouchables en Hollande… Seul Honda a troublé leur jeu.
Sur le circuit
Inexistantes, ou presque, en Slovaquie, les voitures chinoises de Lynk & Co étaient brillantes lors de la première phase de qualifications hollandaise. Brillantes près de Bratislava, les Alfa Romeo étaient pour leur part totalement dépassées du côté d’Amsterdam… Juste une histoire de balance de performances revue et corrigée après l’étape précédente. Et comme les adversaires de l’armada chinoise pleurnichaient suffisamment après les dites qualifs de Zandvoort, la BOP changeait encore avant que les pilotes n’entrent en jeu pour la course initiale… Mais revenons au sport et à la piste.
Programmée aux aurores, la qualification pour la Course 1 du samedi voyait les voitures bleues de Lynk & Co réussir un quadruplé qui emmené par Thed Björk devant Yvan Muller, Andy Priaulx et Yann Ehrlacher. Ce dernier se voyait ensuite infliger une pénalité de cinq places pour avoir gêné un concurrents et c’est Muller qui héritait de la première ligne… En course, sous le soleil et sur un tracé réputé pour ne pas être facile en termes de dépassements, la quiétude du peloton n’était guère troublée… Mikel Azcona (Cupra) et Johan Kristoffersson (VW) passaient Priaulx. Gabriele Tarquini (Hyundai), Jean-Karl Vernay (Audi) et Attila Tassi (Honda) se faisaient tirer l’oreille par les commissaires et écopaient de pénalité, Norbert Michelisz (Hyundai), Rob Huff (VW) et Augusto Farfus (Hyundai) abandonnaient… Et Björk décrochait la timbale devant Muller et Azcona…
Dimanche la grisaille et le vent prenaient la place du soleil. Sur la piste et malgré les modifications de BOP les Lynk & Co gardaient le pouvoir lors de qualifications en trois phases… Muller signait le meilleur chrono avant d’être privé de pole par les fonctionnaires pour une sombre raison de voiture non conforme. ‘Sombre’ parce que, selon le communiqué officiel, les commissaires avaient trouvé la voiture de l’Alsacien conforme après les Q1 et Q2, mais pas après la Q3… Désolé, mais il est difficile d’imaginer qu’une écurie trouve le temps de tricher entre deux phases de qualifs rapprochées. Reste que c’est Ehrlacher qui se retrouvait en pole devant Björk et Michelisz… Muller étant relégué en P5 derrière Farfus. Dans la foulée le pilote Honda Esteban Guerrieri terminait en P10 et s’offrait ainsi la pole de la course 2 à grille inversée.
En course 2, justement, le sentiment de tranquillité ressenti lors de l’épreuve du samedi était, une fois encore, bien présent. Guerrieri partait et finissait en tête… Benjamin Leuchter (VW) et Kristoffersson (VW) gardaient également leurs positions et montaient sur les deux petites marches du podium…
Restait la course 3, dite principale et plus longue de trois tours que les précédentes, en fait 15 au lieu de 12. Ehrlacher perdait le bénéfice de sa pole dès le premier virage mais revenait en tête à la régulière après quelques tours… Mais c’était avant, avant que le garage Lynk & Co lui demande de laisser passer son coéquipier Björk… «Comment… Pourquoi?», criait le jeune pilote lors de l’échange radio avec son stand… Mais au final, et à contrecœur, il obtempérait. Le Suédois gagnait, ou plutôt se voyait offrir, sa seconde victoire du week-end. Michelisz complétait le podium.
Championnat (12 courses/30): 1. Guerrieri (Honda), 161 points. 2. Björk (Lynk & Co), 150. 3. Girolami (Honda), 135. 4. Michelisz (Hyundai), 130. 5. Azcona (Cupra), 120.
Paroles de couloirs
Tom Coronel en interview avec Alexandra Legouix
«Vous me parlez de chance, mais ce n’est pas de chance dont j’ai besoin c’est de sexe et d’argent… »
Yvan Muller samedi en conférence de presse à propos de la BOP
«Je suis bien content d’être proche de la fin de ma carrière… Ce qui s’est passé aujourd’hui est tellement idiot que je ne veux pas en parler…» (ndlr) Il est ici question d’une réunion entre écuries à laquelle Cyan (Lynk & Co) n’a pas été convié.
Tiago Monteiro lors d’une visite de stand chez KCMG (Honda)
«Oui au niveau des classements nous, respectivement je, sommes loin des meilleurs, mais si vous regardez les chronos et les temps de passage de chaque secteur nous ne sommes pas si mauvais… Il n’y a pas de raisons de paniquer et de vouloir tout changer. Nous devons améliorer quelques détails et nous y arriverons avec le temps.»
Crédit images: Suisse AutoMag
Commentaire
Une fois de plus, et cela devient lassant, au pied des dunes de sable de Zandvoort c’est la BOP (balance de performances) qui animait les discussions en coulisses ou pas… Dans leur désir, qui selon certains ressemble à un délire, de bien faire et de présenter un peloton aussi compacte qu’économique, les responsables de la FIA et les organisateurs du WTCR jouent à un petit jeu dangereux… A force de changer la donne à chaque grincement de dents d’une écurie, la sacro-sainte BOP ressemble de plus en plus à un instrument de torture qu’à une solution équitable destinée à niveler les différences. Corollaire: Les plus ‘faibles’ ne travaillent plus, ou trop peu, à s’élever puisque les plus ‘forts’ sont pénalisés, voire bridés, voire même brimés… Voilà qui en bon français s’appelle un nivellement par le bas! Heureusement les (vrais) protagonistes, autrement dit les pilotes, du WTCR sont très motivés à proposer un spectacle de choix et le ridicule ne tue toujours pas. Dicton qui peut également s’appliquer à l’écurie Cyan (Lynk & Co) qui, alors que la saison commence et qu’il reste suffisamment de courses pour ‘magouiller’, a demandé à Yann Ehrlacher de laisser passer son coéquipier Björk lors de la 3ème course… Sorry, mais humainement et sportivement c’est lamentable, surtout à ce stade de la saison! / FL
Zandvoort en images
Ambiance paddock…
Ambiance course féminine…
Ambiance trois roues…
Et ambiance courses…
Crédit images: Suisse AutoMag