Un rallye pour de multiples verdicts. Victoire pour l’Italien Basso (image de Une), titre national pour le Tessinois Ballinari et trophées pour Schmid et Courtois.
Ainsi résumé pour les besoins de ce qu’il est convenu d’appeler un chapeau, le rallye du Valais, ultime manche du championnat suisse à caractère international, paraît bien insipide et mérite, sportivement du moins, beaucoup mieux. Au pays de L’Abricotine, mais pas seulement, les deux jours de compétition ont été intenses, disputés à souhait, tendus, serrés, et plus si entente… Au tableau des mentions, Olivier et Michaël Burri méritent citation tout comme Giandomenico Basso ou encore Ivan Ballinari, Mike Coppens ou Jérémie Toedtli. Sans oublier les ‘petits’ comme Thomas Schmid, Ismaël Vuistiner notamment…
Mais reprenons dans l’ordre, histoire de tenter de démêler l’écheveau d’un peloton de nonante participants, dont quatorze en catégorie historique. Le RIV 2018 comprenait 640 kilomètres de routes dont 240 sous contrôle du chronomètre. Voilà pour le décor. Sur le bitume, si trois équipages pouvaient encore rêver de titre national, ils étaient une belle poignée à s’imaginer sur le podium final de l’épreuve… Et parmi les viennent-ensuite se jouait le titre ‘junior’ et celui du Clio Alps Trophy… Mieux encore, la présence de Basso, vainqueur l’an dernier et par ailleurs double champion d’Europe de la spécialité, suscitait quelques envies de ‘vengeance’, voire de prestige…
Général…
Alors commençons par liquider la partie centrale de cette 59ème édition du RIV. Celle qui concerne la douzaine d’équipage qui, à la régulière, pouvaient prétendre bousculer la hiérarchie virtuelle… Vainqueur à 8 reprises sur les routes valaisannes, Olivier Burri semblait le plus à même de faire douter les ‘européens’ Basso et Abbring. Et ce, même si avec ses 55 ans, le garagiste prévôtois fait désormais partie des séniors et n’avait quasi pas roulé cette saison avant de venir au Valais. Navigué par le Français Ferrero, Burri père avait opté pour une Skoda Fabia et surtout pour une attaque de chez attaque… Il a ainsi signé le scratch des 4 premières épreuves spéciales avant que le Néerlandais Abbring (Ford) n’interrompe la série sur la spéciale ‘spectacle’ des Casernes, un tourniquet que Burri a en horreur depuis des années. Basso montrai (enfin) le bout du capot de sa Skoda lors des ES 7 et 8, mais au final du premier jour c’est Burri qui menait chichement le bal. Chichement parce que, malgré ses efforts à répétition et son entame de feu, son avance n’a jamais excédé 11.7 secondes, pour finalement n’être que de 3.1 secondes au terme de la journée initiale qui comptait 9 tronçons chronométrés… A ce stade, Basso était 2ème, Abbring 3ème, alors que Michaël Burri et Jérémie Toedtli complétaient le quinté.
Jour 2, 9 spéciales encore dont celle mythique du col des Planches… Bien réveillé, Abbring partait pied au fond et signait les deux premiers scratches du jour… Burri gardait la tête… Basso limitait les dégâts… Puis Abbring , 3 scratches à son actif, peut-être emporté par sa fougue sortait de la route et abandonnait… Olivier Burri héritait d’une pénalité de 10 secondes pour un pointage tardif et Basso se retrouvait en tête au terme de l’ES12… Position qu’il ne lâchera plus jusqu’au podium final… Derrière ce trio, de toute évidence au-dessus du lot, la bagarre faisait rage entre Burri fils, Toedtli et Coppens notamment… Après l’erreur d’Abbring l’opportunité de figurer dans le tiercé ouvrait quelques appétits… Lors de la 13ème spéciales, celle dites des cols, Michaël Burri et Anderson Levratti s’installaient en 3ème place. Puis Toedtli/Chioso abandonnaient, trahis pas la mécanique. C’est Mike Coppens/Renaud Jamoul qui menaient alors la chasse au podium… Au final, Basso (7 scratches) s’impose et pourtant: «nous n’étions pas venus pour gagner mais l’appétit vient en mangeant et au fil des spéciales nous voulions faire aussi bien que Burri et Abbring, et finalement…» Il précède la famille Burri qui place ses deux cavaliers sur le podium, Olivier (8 scratches) «Je voulais absolument remporter une 9ème victoire, mais même si j’ai puisé dans mes dernières ressources je n’ai pas pu atteindre mon objectif… La bagarre était incroyable d’intensité c’était très éprouvant physiquement et mentalement…», et Michaël «papa et les deux autres devant allaient trop vite, mais je suis le meilleur des viennent-ensuite… J’espère pouvoir battre mon père l’année prochaine…» A noter que cette prestation familiale a valu à Michaël une présence en direct au journal des sports de la TSR dimanche soir, c’est assez rare pour être relevé… Pour le reste, Coppens tout heureux de se retrouver à pareille fête pour son seul rallye de l’année, et Ballinari fier d’être le premier tessinois titré au plan national complètent le quinté.
Championnat suisse.
Au niveau national, trois duos rêvaient encore de couronne avant de se présenter sur les routes du ‘Vieux-Pays’… Soyons sincères et sans manquer de respect au couple Schneeberger (Steeves et Isabelle) vainqueur surprise au rallye du Chablais, disons que pour nous les plus sérieux candidats étaient bien Ivan Ballinari/Paolo Pianca et Cédric Althaus/Jessica Bayard… En fait, vendredi dernier avant le départ, la question fondamentale était: Le Tessin, berceau des deux plus importantes écuries helvétiques, allait-il enfin avoir ‘son’ champion? Aujourd’hui, la réponse est: oui! Ivan Ballinari peut se targuer d’être le premier pilote italophone à décrocher la timbale nationale. Au Valais, «Balli» jouait sur du velours… Son principal contradicteur, Cédric Althaus, avait manqué le coche au Chablais en sortant de la route alors que Ballinari était absent pour raisons de santé. Ce dernier pouvait donc contrôler sa course, et devait terminer le pensum valaisan pour être sacré… Il l’a fait, laissant les ‘excités’ se battre pour la victoire ou un podium et se situant durant toute l’épreuve juste derrière, ou juste devant Althaus, autrement dit en ayant la situation sous contrôle… Schneeberger était 18ème après la première spéciale et ne paraissait pas en mesure de jouer dans la même cour que ses petits camarades… «Nous sommes mis trop de pression et la première journée s’est assez mal passée… Nous n’étions pas dans le coup et en plus la direction assistée de notre voiture nous a lâchés lors de la première journée…
Championnat suisse juniors
Au départ du RIV ils étaient encore deux à rêver de monter sur la première marche du podium des juniors… L’Alémanique Thomas Schmid, qui bénéficient des conseils de deux personnalités de la scène suisse du rallye en personnes de Marcel Peter et Daniel Sieber, et le Valaisan Jonathan Michellod… Les données de base étaient claires, en tête du classement provisoire le premier nommé pouvait voir venir, alors que le second devait faire le forcing… Et dès la première spéciale du second jour, la messe était dite… Michellod/Fellay allaient visiter le décor, démolissaient leur voiture et n’avaient plus que les yeux pour pleurer… Et Thomas Schmid s’octroyait sa deuxième couronne nationale junior après avoir remporté celle du championnat suisse de la montagne.
Clio R3T Alps Trophy
Malgré leur victoire valaisanne, et un 10ème rang général, Ismaël Vuistiner/Florine Kummer ne parviennent pas à déloger les Alsaciens Courtois/Risser de la première place du trophée… Le retard était trop conséquent et difficile à combler, même si le duo français n’a terminé que 3ème en Valais.
Crédit images: Suisse AutoMag + BZ Consult
Impressions sans pression…
Crédit images: Suisse AutoMag
Impressions en portraits…
Crédit images: Suisse AutoMag
Impressions nostalgiques…
Crédit images: Suisse AutoMag