L’an dernier, Honda et Volvo avaient survolés un championnat du monde des voitures de tourisme (WTCC) aujourd’hui disparu. Mais qui va décrocher la timbale en WTCR?
Pour l’anecdote rappelons que Marcelo Lotti avait mené la barque du WTCC avant de poser les plaques et de créer le TCR… Une autre forme de compétition ‘touristique’ ouverte exclusivement à des écuries privées. Durant les trois dernières saisons, alors que le WTCC se sabordait en faisant la part belle aux usines, voire plus si entente, le TCR connaissait un développement exceptionnel sur l’ensemble de la planète. Fin 2017, la FIA, une fois n’est pas coutume bien inspirée, renonçait au WTCC pour créer le WTCR en gardant le principe de base de la formule et en faisant le bonheur d’équipes privées qui bénéficient certes du soutien des marques engagées, mais sans réelle implication de ces dernières.
D’accord, la vision est probablement un peu idyllique, mais reste gage de succès. L’ensemble des participants se montrant satisfait de ne pas devoir se battre à grands frais contre des ‘rouleaux compresseurs’ sortis d’usines à moyens financiers démesurés. Reste que si les voitures seront ‘privées’, l’apport des marques engagées permet le recrutement de pilotes de premier choix qui devrait garantir un spectacle aussi disputé que passionnant.
La question est désormais de savoir qui pourra concurrencer Honda et ses Civic Type R déjà rodées à l’exercice puisque engagées en WTCC depuis quelques années… Hyundai, VW, Cupra, Audi semblent les mieux armés des contradicteurs… Alfa Romeo et Peugeot pourraient tirer quelques marrons du feu qui brûlera en tête de peloton. Avec désormais trois courses par week-end, le WTCR, en français Coupe du monde des voitures de tourisme, a tous les atouts en main pour s’imposer comme l’un des championnats ‘touristique’ les plus intéressants de ces dernières saisons… A noter au passage que Volvo, plus précisément Polestar, champion l’an dernier n’est plus dans la course, réorganisation interne oblige…
Revue de détail.
A tout seigneur, tout honneur… Débutons par le dernier champion du WTCC, le Suédois Thed Björk. ‘Lâché’ par Volvo, il a retrouvé du boulot chez le quadruple champion du monde de la spécialité Yvan Müller dont l’écurie éponyme engage deux Hyundai i30 N… Un duo de choc qui devrait jouer les premiers rôles…
Honda, détrôné in-extremis l’an dernier après avoir perdu son principal atout, Tiago Monteiro, victime d’un terrible accident dont il se remet patiemment «je ne serai pas dans la voiture à Marrakech mais j’espère revenir très vite». Honda donc, a confié ses Type R à deux équipes chevronnées. Celle de l’ancien pilote belge de Formule 1 Thierry Boutsen (Boutsen-Ginion Racing) qui fera roulé Monteiro et Tom Coronel d’une part, et celle de René Münnich (ALL-INKL.COM) qui aura pour pilotes Esteban Guerrieri, Yann Erlacher par ailleurs neveu d’Yvan Muller, et James Thompson.
Hormis celles engagées par Yvan Muller Racing, Hyundai dont le développement des i30N a été effectué par Gabriele Tarquini avec l’aide ponctuelle du Suisse Alain Menu, s’en remet à l’écurie BRC Racing pour préparer les voitures du vétéran italien (56 ans) et de son jeune coéquipier, vice-champion l’an dernier, Norbert Michelisz.
Souvent aux avant-postes avec notamment Stefano Comini et Jean-Karl Vernay en TCR International, les Audi RS3 LMS seront encore une fois présentes en nombre… L’équipe belge Comtoyou Racing sera en charge de quatre voitures pour Denis Dupont, Aurélien Panis, Nathanaël Berthon et Frédéric Vervisch… Deux autres Audi seront confiées au Leopard Lukoil Team pour le champion TCR en titre Jean-Karl Vernay et le triple vainqueur du BTCC, Gordon Shedden.
Et puis le WTCR verra l’apparition des premières voitures de marque Cupra. Devenue entité à part entière l’ex subdivision sportive de Seat arbore le nouveau sigle distinctif d’une part sous les couleurs du Team Oscaro by Campos avec pour pilotes Pepe Oriola et John Filippi… De l’autre à l’enseigne Zengo Motorsport pour Norbert Nagy et David Zsabo.
Vainqueur de la catégorie ‘privée’ du WTCC en 2017 avec Tom Chilton, Sébastien Loeb Racing fait cette année confiance à VW et engage deux Golf GTI pour Rob Huff et Mehdi Bennani.
Autre retour dans les boxes que celui de l’ex patron de Chevrolet sport, Eric Nève nommé team manager de l’écurie DG Sport qui prépare deux Peugeot 308 pour de jeunes pilotes, à savoir Aurélien Comte et Mato Homola.
Et enfin, ‘last but not least’ le team Mulsanne a développé deux Alfa Romeo Giulietta pour deux personnages chevronnés de chez chevronné, en personnes de Fabrizio Giovanardi et Gianni Morbidelli.
Sur le papier l’introduction a de la gueule, reste maintenant à écrire l’histoire de ce renouveau du tourisme sous l’égide de la FIA, mais surtout d’Eurosport et de François Ribeiro passablement chahuté pour sa gestion du WTCC, mais motivé comme jamais. Il faut souligner qu’il peut l’être à la veille d’une saison inaugurale qui voit quatre champions du monde, Müller (4x/2008-2010-2011-2013), Tarquini (1x/2009), Huff (1x/2012) et Björk (1x/2017) se présenter sur la grille… Sans parler de quelques personnages possédant de sérieux arguments comme Shedden, Vernay, Oriola, Coronel ou encore Bennani… Et sans oublier les jeunes loups bien décidés à faire leur place dans cette meute…
Lever de rideau à Marrakech (7-8 avril) pour une saison qui compte dix étapes, soit trente courses, et se terminera dans les rues de Macao en novembre.
Crédit images: Suisse AutoMag / Une site WTCR