Cinq ans après la dernière victoire de son père, Michaël Burri remporte le Critérium jurassien.
Les fils ‘de’ le savent bien, s’exprimer dans la même discipline qu’un papa (très) en vue n’est pas choses facile. En d’autres termes, il est difficile de se faire un prénom, lorsque celui d’un parent proche est déjà sur les tabelles. Depuis une dizaine d’années, Michaël Burri roulait dans les traces d’Olivier sans arriver à inscrire son prénom en lettres d’or sur un palmarès… Aujourd’hui, c’est fait!
Pour la petite histoire rappelons qu’Olivier Burri avec divers navigateurs a remporté l’épreuve jurassienne à cinq reprises (1990-93-96 et 2002-13). Et revenons à l’actualité. Parfaitement à son affaire, bien dans son baquet et sous son casque, Michaël Burri a non seulement remporté la 41ème édition du Critérium jurassien, mais il a dominé la concurrence de bout en bout… Dès la première épreuve chronométrée, Burri et son fidèle navigateur Anderson Levratti (Skoda Fabia R5) signaient le scratch… Ils récidivaient dans la deuxième et bouclait la virée du vendredi soir avec 13 secondes de marge sur ceux qui faisaient office de grandissimes favoris, les Tessinois Ivan Ballinari/Giusva Pagani (Skoda Fabia R5)…
Samedi, ce dernier mettait la pression dès l’aube en remportant les ES 3 et 4 et en réduisant l’écart à 9 secondes… Burri répondait dans la 5… ‘Balli’ égalisait dans la 6… A la mi-journée, Burri gérait et maintenait son principal contradicteur à 9 secondes. Il était temps d’aller manger et de se refaire une santé. «C’est au parc lors du regroupement du début d’après-midi que nous avons découvert un souci d’embrayage», raconte Michaël Burri. Il restait alors une boucle de cinq spéciales à effectuer. C’est alors qu’Ivan Ballinari, souvent décrié pour ses attitudes, avait un geste d’une sportivité exemplaire. «Il m’a dit qu’il ne tenterait rien, qu’il roulerait pour assurer, qu’il ne voulait pas d’une victoire sur casse mécanique», explique Burri qui pouvait dès lors d’une part prier pour que sa voiture ne fasse pas de gros caprice, de l’autre, rouler pour terminer en beauté. Sans vouloir ternir le geste de Ballinari, signalons tout de même qu’il faisait partie de la même structure que Burri et qu’il sait que ce dernier ne jouera pas le championnat cette saison. Il n’empêche que renoncer à une éventuelle victoire n’est pas chose aisée et qu’en la circonstance l’esprit sportif est à souligner.
L’après-midi calvaire de Burri commençait donc par un scratch de Ballinari (ES 7)… Un meilleur temps personnel dans la spéciale 8 et une copie conforme dans les épreuves 9 et 10 avant que Mike Coppens/Renaud Jamoul (Skoda Fabia R5) ne s’imposent dans la onzième et dernière. Après quelque 175 kilomètres de vitesse pure, le relevé des scratches ne départage pas les deux principaux protagonistes: Burri 5, Ballinari 5, Coppens 1. Au décompte des chronos, Burri termine en vainqueur devant Ballinari et Nicolas Althaus/Alain Ioset (Skoda Fabia R5)… Souvent titillé par son neveu Cédric (Ford Fiesta R5) le vétéran prévôtois n’a rien lâché et monte sur le podium du ‘Crité’, laissant la médaille en chocolat à Cédric Althaus/Jessica Bayard et le 5ème rang à Mike Coppens. Reste que cette victoire sur des terres qu’il connaît bien ne changera pas le programme de la saison de Michaël Burri… «L’envie est là et bien là, mais le budget manque. Alors je serai peut-être au départ du Valais, mais sans plus.» Et le garagiste tavannois d’avouer: «cette année mes priorités sont différentes puisque je vais me marier.»
En parallèle, mais bien intégré à l’ensemble du peloton, le Clio R3T Alps Trophy a vu la victoire d’Ismaël Vuistinier/Florine Kummer qui pointent par ailleurs dans le top dix du général et sont désormais 2ème du Trophy à seulement 4 points du duo français Courtois/Risser.
Après une jolie passe d’armes avec Thomas Schmid c’est finalement Jonathan Michellod/ Stéphane Fellay qui s’imposent en championnat suisse rallye junior et prennent dans la foulée la tête du classement général.
Crédit images: Suisse AutoMag + cp BZ Consult