Solution d’avenir parmi les carburants dits alternatifs, le gaz se heurte encore à de nombreux obstacles…
Précisons-le d’emblée, histoire de casser un cliché encore présent dans les esprits, gaz naturel et GPL ne sont pas, mais alors pas du tout du même acabit. A contrario de son cousin, le premier n’est interdit nulle part et s’est forgé une image sécuritaire solide, crash tests à l’appui. Plus léger que l’air, le gaz naturel ne présente pas de danger majeur alors que le GPL (gaz de pétrole liquéfié) est lui plus lourd que l’air et pourrait s’accumuler, par exemple sous une voiture, et induire un réel danger d’explosion… Mais ne peignons pas le diable sur la muraille et parlons gaz naturel dans le cadre de la remise d’une flotte de 44 Seat Leon à l’opérateur Salt.
Contrairement à l’électricité, le gaz semble être une véritable alternative à l’essence ou au diesel, n’en déplaise aux fans ‘branchés’. De plus, les voitures actuellement sur le marché sont, pour l’essentiel, des modèles bi-fuel qui permettent une autonomie ‘gazière’ de quelque 400 kilomètres avant de passer à l’essence… Chez Seat, qui vient de jouer une grosse carte avec la flotte de l’opérateur Salt, l’autonomie totale d’une Leon est donc estimée à quelque 1’300 kilomètres. Et la réduction d’émissions polluantes se situe autour de 25 à 30 pour cent, 28% sur la base d’une motorisation 1.4 essence et 120 chevaux. Pour mémoire, le gaz est jusqu’à 40% moins cher que l’essence ce qui en fait le carburant le plus avantageux du marché helvétique. Mais ce n’est pas tout, une voiture au gaz permet également de réduire le budget taxes et leasing.
Reste que même si de grandes entreprises se tournent vers le gaz pour leurs véhicules de service, rien n’est acquis pour les promoteurs de ce carburant pas comme les autres. «Il reste un gros travail de persuasion à effectuer. Et puis le marché est encore trop limité en termes de choix puisque seules trois ou quatre marques proposent des voitures à gaz», avouent les responsables de GazNat… Sans parler du réseau de distribution qui a peu évolué ces dernières années et se situe toujours autour de 140 stations, comme en 2014. De plus, les dites stations sont, à quelques rares exceptions près, concentrées sur le plateau… Exemple: le propriétaire-paysagiste de Cormoret, Jura bernois, roule au gaz depuis plus de dix ans à sa pleine satisfaction, sauf que pour faire le plein il doit se rendre ou à Bienne ou à La Chaux-de-Fonds… Autrement dit une trentaine de kilomètres aller-retour. Dommage!
Il n’empêche, le parc helvétique compte plus de 13’000 voitures au gaz… Alors qu’au plan mondial, les conducteurs «d’usines à gaz» sont au nombre de 20 millions, dont cinq sur le territoire chinois… En Europe, les Italiens sont les plus friands de voitures au gaz qui représente un million d’utilisateurs, alors qu’ils sont 1.3 million pour l’ensemble de l’Europe. A l’heure où les limites d’émissions nocives sont forcées à la baisse, le gaz fait incontestablement partie des solutions comme le confirme Morten Hannesbo, CEO du groupe Amag: «Atteindre les 90 grammes imposés ne sera possible qu’en privilégiant différentes technologies, le gaz en fait incontestablement partie et permet d’atteindre l’objectif.» Amag et ses différentes marques font partie des (trop) rares constructeurs qui jouent la carte du gaz… Avec Opel et Fiat pour concurrents. Chez Seat, par exemple, quatre modèles sont ‘gazés’, à savoir la petite Mii, l’Ibiza, la Leon et tout prochainement le SUV Arona.
En conclusion, les responsables de GazNat affirment que les voitures au gaz naturel/biogaz représentent aujourd’hui le plus grand choix en termes de propulsion alternative et que dans la foulée leur valeur résiduelle, ou de revente, augmente. A bon entendeur…