Le WEC mérite mieux que des constructeurs qui ‘arrangent’ les courses à l’aune de leur engagement financier…
Au terme de cette saison d’endurance, n’ayons pas peur des mots, en privant l’équipage de la Porsche No 1 de toute victoire, Porsche a bousillé l’ambiance et l’intérêt des puristes. D’autant plus que les ordres du garage sont venus très (trop) tôt dans une saison qui n’avait épuisé que trois courses sur les neuf au programme… Du coup, Bernhard-Hartley et Bamber, qui se sont vus offrir la victoire à Hockenheim et à Austin, s’adjugent un titre plus que discutable. Alors que Jani, champion en titre, Lotterer qui doit se demander ce qu’il est venu faire là, et Tandy plus rapides que leurs camarades perdent tout le crédit de leur belle saison et ne monteront même pas sur le podium final. Quant à leur employeur, battu au nombre absolu de victoires, il est sacré malgré tout… L’objectif est atteint sans la manière et sans véritable panache, mais ça, l’histoire s’en fout!
Mieux encore, à mi-saison Porsche confirmait vouloir réorienter sa politique sportive et annonçait son retrait du WEC… Il fallait donc sortir en beauté. A notre sens c’est raté! Certes les tabelles retiendront que Porsche est venu, a vu et a vaincu… Plutôt trois fois qu’une puisqu’en trois saisons les gens de Stuttgart ont récolté trois victoires au Mans et trois titres de champions pilotes et constructeur… Mais aux yeux des passionnés, qui eux aussi ont une mémoire, la saison 2017 pourrait bien rester celle durant laquelle Porsche a surtout magouillé pour arriver à ses fins et complètement faussé un championnat par ailleurs passionnant. Mieux même, beaucoup se souviendront que Toyota s’est imposé une fois de plus que son concurrent germanique et avec un certain panache… Mais ne dit-on pas que c’est tellement plus beau lorsque c’est inutile?
«A part ça, Madame la marquise… Tout va très bien…» Sauf peut-être pour deux pilotes du WEC à savoir Sébastien Buemi et Nicolas Prost qui essuient les plâtres d’une gestion de calendrier calamiteuse. Les bricolages de la FIA n’ont pas permis à Buemi de défendre son titre de champion du monde de Formule E, obligé qu’il était de rouler le même week-end en WEC à Hockenheim… Pour les mêmes raisons, mais à l’inverse, Nicolas Prost présent à New-York pour la Formule E était évidemment absent à Hockenheim… Il ne montera ainsi pas sur la première marche du podium mondial du WEC avec ses coéquipiers de la Rebellion #31… Si ce n’est pas lamentable, ça y ressemble fortement…
Reste que dans ce concert de fausses notes, les amateurs suisses de compétition automobile ont de quoi se réjouir… Neel Jani a certes été dépossédé de son titre, mais il a encore un fois montré sa vélocité en signant trois pole sur les neufs courses… Sébastien Buemi n’a toujours pas (encore) remporté les 24H du Mans mais il s’est imposé à cinq reprises avec panache… Et Rebellion, qui reste bien suisse même sous les couleurs Valliante, a remporté de haute lutte la catégorie LMP2… Chez nos voisins français, voilà qui mériterait bien un cocorico.