Porsche a gagné le championnat mais c’est Toyota (image de Une) qui remporte les courses… Satanées 24 heures du Mans…
Quasi miraculeuse, la victoire de Porsche lors des 24 heures du Mans a pourri la suite d’un championnat qui mérite mieux, bien mieux même, que des courses arrangées pour cause d’intérêts suprêmes. Ou devrait-on écrire d’intérêts pécuniaires? Peu importe, la vie continue… (Voir rubrique ‘coup de gueule’)
Sur le circuit de Bahrain, les deux premières séances d’essais libres sont revenues à Toyota, une fois dans l’ordre 7 – 8, l’autre avec la 8 devant… En 3ème instance, les Porsche, 2 – 1 reprenaient le pouvoir… Seul véritable verdict, les qualifications revenaient à la #1 une fois encore plus rapide que les autres… Toyota (7), Porsche (2) et Toyota (8) complétait le quarté des LMP1… Dans la catégorie LMP2, celle de l’écurie helvétique Rebellion, le tiercé qualificatif s’articulait 36 – 38 – 31… Autrement dit, Alpine – Oreca Jackie Chan – Oreca Rebellion. Les deux dernières étant en lice pour le titre de la division…
En course, une fois n’est malheureusement pas coutume, les équipages étaient libres de leurs mouvements… Et les trois pilotes de la Porsche #1 n’ont pas boudé leur plaisir, jusqu’à ce que Nick Tandy ‘coupable’ d’une hésitation fatale ne s’accroche avec une voiture de la même marque mais évoluant en catégorie GT et ne soit obligé de revenir aux boxes sur trois roues… Grosse perte de temps et d’espoirs de victoire à la clé… Ce d’autant plus que les commissaires de course compliquaient encore la tâche de l’équipe en infligeant une pénalité à Tandy pour avoir causé un accident… Toyota caracolait en tête avec son trio de choc Buemi-Davidson-Nakajima qui signait sa 3ème victoire de rang, la 5ème de la saison…
En LMP2, l’issue des débats était incertaine, mais le mot semble faible tant le suspens régnait, jusqu’à une petite heure du terme… Tour à tour au commandement les équipages des voiture #38 (Tung/Jarvis/Laurent) et #31 (Prost/Canal/Senna) s’échangeaient quelques politesses à distance… Bien malin qui, à une heure du drapeau à damiers pouvait savoir qui l’emporterait et deviendrait champion… Mais ça c’était avant… Avant que Bruno Senna, alors au volant, se plaigne d’une direction assistée récalcitrante… D’une Rebellion «inconduisible»… Les observateurs attentifs avaient noté le message, ils savaient aussi que selon toute vraisemblance les deux équipages devraient encore observer un rapide arrêt aux stands dans les dernières minutes pour ajouter quelques litres de carburant… La tension montait… Puis retombait… Chez Rebellion Prost alors en tenue de touriste remettait la combi et se préparait à remplacer Senna pour les dernières minutes… Info ou intox? Rares sont ceux qui le savent vraiment. Toujours est-il que chez Jackie Chan les stratèges semblent être tombés dans le panneau… Plutôt que d’attendre l’ultime round, ils faisaient rentrer leur voiture pour compléter le plein d’essence… Derrière les écrans de télé, dans les cabines de commentateurs, autour de la piste, les avis étaient unanimes… «Incompréhensible… Trop tôt… Ils se sont fait avoir… Ils ont spéculé trop vite sur les problèmes de leur adversaire…» Au final, Senna restait au volant, parvenait assez facilement à maintenir son avance et Rebellion, Julien Canal et Bruno Senna devenaient champions du monde LMP2. Et Nicolas Prost, comme Sébastien Buemi d’ailleurs, est privé de titre par la faute de la FIA incapable d’harmoniser ses calendriers (voir rubrique ‘coup de gueule’).
Championnat du monde, final.
- Hartley, Bamber, Bernhard (Porsche), 208. 2. Buemi, Nakajima, (Toyota), 183 points. 3. Davidson (Toyota), 168. 4. Jani, Lotterer, Tandy (Porsche), 129.
Trophée LMP2
- Senna, Canal, 186 points. 2. Tung, Jarvis, Laurent, 175. 3. Prost, 168.
Crédit images: cp Toyota et Rebellion