Il y avait le roman Kramer contre Kramer, il y a une réalité que l’on pourrait titrer Sébastien contre Sébastien… Les observateurs attentifs de la scène du rallye helvétique, accessoirement mondiale, ne donnait pas cher de la peau des pilotes suisses engagés au rallye du Chablais, millésime 2017. La raison est d’une évidente simplicité et relève de la participation aussi grandiose qu’amicale du nonuple champion du monde Sébastien Loeb… au volant d’une Peugeot 208 R5, changement d’employeur oblige. Difficile dès lors d’imaginer qu’un amateur puisse rivaliser avec l’Alsacien, même si en rallye comme ailleurs il ne faut pas vendre la peau de l’ours…
C’est ainsi qu’à la surprise générale le champion national en titre, Sébastien Carron, navigué par Vincent Landais, prenait la tête dès la première épreuve chronométrée pour ne pas la lâcher durant les trois spéciales du vendredi matin, avec au passage trois temps scratches. Incroyable, mais vrai, le Valaisan pointait en tête à la mi-journée et en était le premier surpris… Au décompte, il possédait 18 grosses secondes de marge sur son illustre adversaire. L’après-midi, le scénario changeait, pas totalement satisfait de sa voiture en matinée, un peu prudent aussi pour ne pas ‘fusiller’ ses chances de victoires dès l’entrée en matière, Loeb avec son épouse Séverine dans le baquet de droit trouvait ses marques et s’octroyait les trois spéciales au programme. Au résumé de la journée initiale c’est malgré tout encore Carron qui tenait la corde, mais cette fois avec une quinte de secondes d’avance.
A l’entame du second jour, Carron, encore lui, semblait le mieux réveillé et en remettait une couche… Grappillant au passage 3 secondes supplémentaires… Loeb signait alors le scratch de l’ES 8 et prenait (enfin) la tête du peloton… Il alignait encore deux chronos de référence et creusait l’écart… Puis Carron remettait une compresse dans la spéciale 11… Loeb répondait dans la 12 et la 13… Et ce sont finalement Jérémie Toedtli/Antoine Paque qui brisaient le duel des chefs en réalisant le meilleur temps de l’ultime tronçon chronométré de l’épreuve…
Reste que derrière le duo de choc Loeb-Carron, la bagarre n’était pas à négliger… Si les yeux étaient majoritairement braqués sur ces deux protagonistes de pointe, il n’échappait pas au mieux renseignés que le ‘revenant’ Olivier Gillet (Porsche) et son compère de l’époque Jean Dériaz réalisaient une performance de choix avec une voiture… disons pas des plus idéales sur ce tracé chablaisien souvent étroit et sinueux. Au final, Gillet boucle le top 5… Joli! Contradicteur principal de Carron dans le cadre du championnat suisse, les Tessinois Ivan Ballinari/Paolo Pianca (Ford) n’ont jamais été en mesure d’aller chercher le champion en titre et actuel leader dans la course à sa propre succession… Maigre consolation, Ballinari termine au 3ème rang, mais devant le champion belge Pieter Tsjoen (Ford) finalement 4ème… Reste une question. Quel rôle aurait tenu le prometteur Jérémie Toedtli (Skoda) s’il n’avait pas été victime d’une crevaison dès la première spéciale du rallye? Il était alors 27ème à quelque 28 secondes de la tête… Remonté en 6ème place, vendredi soir, il reviendra jusqu’au 4ème rang lors de l’ES 10 avant de connaître d’autres soucis et de retomber en 9ème position…
Pour le reste du top 10, signalons que Michaël Burri/Anderson Levratti (Ford) sont 6Ème, Cédric Althaus/Jessica Bayard (Peugeot) 7ème, Mike Coppens/Renaud Jamoul (Citroën) 8ème et Aurélien Devanthery/Michaël Volluz (Renault) 10ème. Ces derniers décrochent par ailleurs la victoire dans le cadre du Clio Alps Trophy…
Pour ce qui est du championnat suisse junior, Nicolas et Gaëtan Lathion (Peugeot) s’imposent en catégorie R2 alors que Sacha Althaus, fils de Nicolas, et Lisiane Zbinden (Citroën) en font de même en R1.
Signalons encore, histoire de tenter d’être complets, que le Belge Christian Kelders accompagné de Patrick Chiappe (Porsche) ont dominé et remporté la course réservée aux véhicules historiques.
Crédit images: Suisse AutoMag + cp BZ Consult
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