Chronique d’un succès annoncé, Toyota (image de Une) a profité d’un avantage aérodynamique pour emporter la première course du millésime 2017.
Commençons par rappeler le détail qui fait l’essentiel de la différence… Histoire de tenter de diminuer les frais colossaux des LMP1 hybrides, le WEC a adopté, entre autres, un nouveau règlement en matière de kits aérodynamiques. Seuls deux exemplaires peuvent être homologués durant la saison 2017, contre trois en 2016. Le premier à faible appui pour les circuits à longues rectilignes, le second à fort appui pour les tracés plus sinueux… Et ce sont, notamment, les choix respectifs des deux écuries officielles qui ont fait la grande différence lors du premier rendez-vous de la saison. Alors que Porsche optait pour un kit à faible trainée en vue des 24 Heures du Mans quitte à sacrifier l’entrée en matière de ses équipages, Toyota faisait confiance à l’autre option et se posait ainsi clairement en favori sur le circuit de Silverstone où les lignes droites sont plutôt courtes.
Chez Porsche l’objectif est très clair: «nous nous concentrons sur le développement de notre kit ‘Le Mans’ jusqu’aux 24 heures…», explique Andreas Seidl, boss de l’équipe. Champion du monde en titre, Neel Jani ne se faisait donc aucune illusion en arrivant en Angleterre: «Ici, Toyota aura l’avantage, nous devrons vraisemblablement nous contenter de limiter les écarts…» Le verdict de la piste n’a toutefois pas été aussi évident que prévu… Certes les Toyota tournaient environ une seconde plus vite au tour, mais les aléas de la course et les options stratégiques ont finalement permis aux Porsche de jouer la même partition, ou presque, que leur contradicteur nippon. D’autant plus qu’une violente sortie de piste de Jose Maria Lopez privait le constructeur japonais de sa 2ème voiture pour le rush final… Même si, une gestion disons discutable de l’événement par la direction de course permettait à un élévateur de sortir la Toyota #7 du sable pour la remettre sur le tracé et qui plus est l’autoriser à rejoindre les boxes en semant des morceaux lui permettait finalement de revenir dans le jeu après de longues minutes d’hésitations et de réparations…
Une fois encore, mais c’est chose courante en WEC, le dénouement a été haletant jusque dans les derniers kilomètres… A un peu plus d’une demi-heure de la fin, soit après plus de 5 heures de course, Porsche prenait la tête avec sa #2 alors que la Toyota #8, celle de Buemi-Davidson et Nakajima, était aux stands… Sébastien Buemi jouait alors le tout pour le tout, revenait au contact et finissait par profiter de l’appui supérieur de sa voiture pour prendre l’avantage… Juste génial et incroyable!
Cela dit, les conditions de cette entrée en matière ont été disons… typiquement british. Le soleil, les nuages et la pluie se sont invités à la fête pour si ce n’est la perturbé du moins la rendre plus compliquée… Il a d’ailleurs suffit de quelques minutes pour qu’un changement de pneumatiques supplémentaire ruine les espoirs de victoire de la Porsche #1 que Neel Jani partage désormais avec André Lotterer et Nick Tandy. En fait, la #1 venait de passer par les stands lorsque la pluie a choisi de s’intensifier et de suggérer la monte de pneus intermédiaires… Pas de quoi pourtant perturber plus que ça le Suisse du trio et champion du monde en titre: «Bonne première course pour l’équipe et pour nous un 3ème rang satisfaisant compte tenu des conditions et de la météo…»
En LMP2 aussi, mais inutile de le préciser, la lutte a tenu les observateurs en haleine… Champion en titre, Alpine a longtemps occupé la première place de la catégorie avant de devoir céder sous les attaques de ses contradicteurs… C’est finalement l’Oreca #38 du team Jackie Chan qui s’est imposée devant la Rebellion Valliant #31 de Carnal-Prost et Senna… Jonathan Hirschi qui fait équipe avec Jean-Eric Vergne et Graves sur l’Oreca (CEFC Manor) #24 occupe la 9ème place du général et la 6ème de la catégorie, juste devant Simon Trummer sur la seconde voiture de l’écurie Manor (#25).
La Ford GT #67 de Priaulx, Tincknell et Derani s’impose en LMGTE Pro alors que la Ferrari 488 GTE #61 de Mok, Sawa et Griffin l’emporte en LMGTE Am…
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