Marque horlogère de prestige, Eberhard fête ses 130 ans d’existence et marque le passage d’un chrono 4
Parler d’un anniversaire est souvent synonyme de retour vers le passé, d’histoire, voire de nostalgie. Une fois n’étant pas coutume abordons les 130 ans d’Eberhard par l’autre bout de la lorgnette, celui que certains appellent le petit bout… Pour ouvrir la discussion, Anaïs Georges du Clos, en charge de la communication de l’horloger, aborde les nouveaux modèles, notamment le Scafograf et sa version grande profondeur avec valve hélium. Elle souligne aussi d’emblée l’excellent résultat enregistré l’an dernier par Eberhard avec une progression de 13% en comparaison à 2015… Pas mal, dans un microcosme à la tendance plutôt baissière. Et puis vient le temps de ce 130ème anniversaire et du Chrono 4 qui en sera l’emblème… Temps aussi de vadrouiller dans l’Histoire de cette entité horlogère relativement méconnue…
Enfant de La Chaux-de-Fonds, je me souviens de cet aigle magistral et monumental planté sur un bâtiment d’angle le long du ‘pod’, de l’avenue Léopold-Robert si vous préférez. Bâtiment historique qui abritait alors Eberhard & Co, fabrique de montres réputée. Plus tard, j’ai appris que la marque avait été fondée par un personnage du nom de Georges Eberhard, en 1887… Mais pas dans la maison de maître dont j’admirais l’aigle posé sur une coupole. C’est en 1907, vingt après sa fondation, que l’entreprise figurant alors parmi les grandes marques helvétiques avait investi ses nouveaux locaux. En 1919, l’horloger de génie fabriquait le premier chronographe de poignet…
Devenus patrons, les fils du créateur de la célèbre maison allaient lui donner d’autres lettres de noblesse… En 1930, ils présentaient le premier chronographe à mouvement perpétuel… Cinq ans plus tard, Eberhard poussait le bouchon encore plus loin avec un chrono à double poussoir avec arrêt et remise en marche sans remise à zéro… Il leur fallait trois ans de plus pour que sorte des ateliers un chrono-bracelet avec compteur d’heure, puis le tout premier à ‘rattrapante’ qui permet le double chronométrage… En pleine folie des mouvements à quartz, sous l’impulsion de Palmiro Monti devenu actionnaire principal, Eberhard remet la montre mécanique au goût du jour avec l’arrivée de son modèle chrono marine. Appréciée des navigateurs, les officiers de la marine italienne portent des montres Eberhard, la marque fait également le bonheur des aviateurs avec la sortie, en 1984, de son modèle chronomaster dédié aux «frecce tricolori», la patrouille aérienne italienne. Pour son centenaire, en 1987, Eberhard présente la collection navymaster… Puis en 1992, l’horloger chaux-de-fonnier confirme ses tendances italiennes en fêtant le centenaire de la naissance du pilote Tazio Nuvolari avec une collection spéciale éponyme. «Ce n’est pas un hasard, à l’époque Nuvolari portait une montre Eberhard», relève au passage Anaïs Georges du Clos. L’idée de ce modèle spécial a plongé l’horloger dans une relation particulière avec les rallyes historiques italiens. Actuellement, le principal ambassadeur d’Eberhard n’est autre que le double champion du monde de la spécialité Massimo «Miki» Biasion, couronné au plus haut niveau en 1988 et 1989…
Mais revenons à l’horlogerie et à une innovation supplémentaire à mettre au crédit d’Eberhard… Le «Chrono 4» premier et unique dans l’histoire du tic-tac à se présenter avec quatre compteurs alignés horizontalement d’abord, verticalement ensuite… C’est ce Chrono 4 exceptionnel, avec les compteurs horizontaux, que la marque a choisi pour célébrer son 130ème anniversaire. Il est pour l’occasion estampillé 130 et décliné en deux versions d’une part la traditionnelle, de l’autre une exécution squelette.
Autre jalon de l’histoire Eberhard, le Scafograf, montre de plongée créée dans les années cinquante et rééditée dernièrement avec un certain succès et quelques distinctions à la clé. Notamment le prix de la montre sport du prestigieux Grand prix de l’horlogerie de Genève. Ah oui, avant d’entonner «Happy birthday», notons encore deux informations dignes d’intérêt… «Eberhard produit actuellement quelque 20’000 montres par année et l’Italie est notre principal marché», lance Anaïs Georges du Clos. Quant à la direction de l’entreprise elle est aujourd’hui entre les mains de la fille de Palmiro Monti, Barbara… Ce qui signifie qu’Eberhard & Co a vécu 130 ans durant sous la houlette de deux familles, celle de son fondateur et celle de son repreneur des années soixante. Ça y est… Le tour du cadran est terminé… Happy Birthday!