Première course, première victoire! Champion en titre, Sébastien Buemi a immédiatement mis les pendules à ‘son’ heure…

Sur le tortueux, doux euphémisme, circuit de Hong-Kong, le champion de la conduite électrique ne s’en est pas laissé compter. Dès les essais libres, Buemi (Renault e-dams) abattait ses cartes… En qualification, il signait le 5^ème chrono, synonyme de participation à la ‘super pole’. Mais suite aux nombreux accidents provoqués par un tracé tourniquet à la limite de l’acceptable, la dite super pole a été annulée. Pour mémoire, l’exercice permet aux cinq premiers des qualifications de se retrouver en piste et de jouer la pole position sur un tour. Corollaire: le classement des qualifications était entériné et prenait valeur de grille de départ… Fataliste, mais très réaliste aussi, Sébastien Buemi disait avant la course: «certes je pourrais être mieux placé, mais je pourrais aussi être dans les décors comme tant d’autres. Il faudra donc faire avec…» Et le moins que l’on puisse écrire est qu’il a merveilleusement ‘fait avec’. Bien parti, il gagnait un rang dès les premiers hectomètres… Puis un autre quelques tours plus tard… Devant lui, Bird et Piquet semblaient tranquilles… A la faveur de son pilotage aussi coulé qu’agressif Buemi revenait gentiment, mais sûrement… Grappillait les dixièmes, mettait la pression… Puis Lopez sortait et gênait Piquet, Bird prenait la tête… Buemi était 2^ème… La voiture de sécurité faisait son apparition et le sens tactique, le culot aussi un peu, du Vaudois frappait… Buemi sortait sous safety car pour changer de voiture… Il prenait le risque de devoir parcourir plus de tours que planifié avec sa seconde monoplace…  donc d’être contraint à économiser plus de ‘courant’ que ses adversaires… Pari réussi! Même si… «Encore un tour, je n’y arriverai pas», hurlait le Suisse dans sa radio alors qu’il venait de passer, sans le voir, le drapeau à damiers… Panique à bord vite retombée avec les félicitations de son équipe… «C’est bon, tu as réussi bravo…» Réponse: «J’ai eu tellement peur, mon écran indiquait encore un tour…»

Il était temps de savourer… D’autant plus que l’inénarrable Di Grassi n’était pas très loin derrière… Miracle ou erreur? Difficile de juger… Mais sur le terrain d’une course si courte, peut-on vraiment jouer le podium après deux passages par les boxes? Question sans réponse ou pas… Le plus discutable n’est toutefois pas là. Lors de son arrêt éclair pour Di Grassi est ressortit en totale dérapage et a passé à quelques centimètres, ou millimètres, seulement d’une commissaire… Une attitude dangereuse, une sortie en catastrophe et une mise en danger d’autrui qui aurait mérité sanction. Même si nous ne prêchons pas pour les interventions à tout va des autorités sportives. Mais…

Reste que cette saison, hormis la lutte sportive sur les tracés urbains et malgré cette première victoire, s’annonce compliquée pour le champion en titre. La faute à une FIA trop laxiste avec les divers calendriers puisque la Formule électrique et le WEC ‘joueront’ le même week-end en juillet prochain. Respectivement à New-York et au Nürburgring… De plus, deux courses sont au programme de la ‘Grosse Pomme’… Buemi mis à part, nous avons compté une bonne demi-douzaine de pilotes aujourd’hui engagés dans les deux disciplines (Di Grassi, Heidfeld, Prost, Sarrazin, Piquet, Bird,  Duval) et pour qui le choix sera pour le moins difficile, pour ne pas écrire cornélien… Le Vaudois a d’ores et déjà mis les choses au point lors de différents interviews… « Si cette collision de dates est maintenue je sais où est ma place et je serai en Allemagne. » Espérons que les grands pontes de l’automobile et du sport éponyme comprendront cet aveu en forme d’appel et parviendront à trouver une solution au problème…

Classement.

1. Sébastien Buemi (Renault e-dams). 2. Luca Di Grassi (Abt Schaeffler Audi). 3. Nick Heidfeld (Mahindra) 4. Nico Prost (Renault e-dams). 5. Antonio Felix Da Costa (Andretti).

Crédit images: site Formule e