Le DTC de Vauffelin a profité de l’été, période phare des cabriolets, pour procéder à des crash-tests aussi impressionnants qu’inquiétants.
Traditionnellement, le DTC (Dynamic test center) et l’UPSA (Union professionnelle de l’automobile) organisent à Vauffelin les «FutureDays». Une semaine durant, les métiers de l’automobile se présentent aux apprentis de la branche, histoire de leur donner quelques pistes d’avenir. En «guest star» ou invité de marque si vous préférez, le DTC avait cette année organisé des crash-tests avec des cabriolets… Modèles de série ou berlines au toit découpé étaient de la fête.
«Bien que les cabriolets d’aujourd’hui soient très bien équipés aussi bien au niveau de la sécurité active que passive, un risque accru de blessures en cas de retournement doit être accepté avant de pouvoir profiter du sentiment de liberté à l’air libre.» Telle est la conclusion de Raphael Murri, responsable sécurité passive du DTC après cinq jours cinq jours d’essais grandeur nature. Certes, quelques voitures avaient été ‘bricolées’. Pour mieux montrer la différence entre un véritable cabrio et une berline, les ingénieurs du DTC avaient découpé les toits de divers modèles. Une transformation disons… peu judicieuse en termes de sécurité. Dans une berline, les montants du toit, le cadre du pare-brise et le toit lui-même forment un ensemble qui assure la rigidité du véhicule. Enlever un élément revient à fragiliser le tout. Arrêtons-nous donc sur les véritables cabriolets.
Peugeot206CC_Cabriolet_HS_front
D’abord, il est précisé que lors d’un accident sur dix, le véhicule se retourne. Ensuite, et aussi étonnant que cela puisse paraître, le DTC relève que les tonneaux ne sont examinés ni pour l’homologation européenne, ni lors des tests des organisations de protection des consommateurs. Si les voitures reçoivent des étoiles Euro NCAP c’est pour les collisions frontales ou latérales, et souligne le DTC «dans ce domaine les cabriolets font jeu égal avec les berlines.» Par contre lors d’un salto ou un double salto avec réception sur le toit: «les déficits des véhicules ouverts sont clairement identifiables.»
Exemple parmi d’autres, la VW Golf VI Cabriolet obtient 96%, soit 5 étoiles, lors des tests de protection des occupants adultes. Mais l’éventuel retournement lors d’un accident n’est pas pris en compte… Reste que les conclusions de Raphael Murri et ses collègues du DTC sont claires: «pour les deux cabriolets de série testés (VW Golf III et Peugeot 206CC), la sécurité pour les occupants en cas de tonneaux a pu, grâce à une carrosserie renforcée, et en particulier le cadre de pare-brise, être certes améliorée, mais l’absence de la structure du toit n’a pas pu être compensée. Alors que les dispositifs de protection en cas de retournement (arceaux) ont bien résistés lors des essais de retournement effectués, le cadre de pare-brise s’est toutefois enfoncé malgré les renforcements, de sorte que l’espace de survie a été sévèrement altéré.»
Autre critère d’importance, les tests effectués montrent que l’électronique embarquée des cabriolets ne détecte pas systématiquement le risque de retournement. Ce qui induit notamment que les prétensionneurs des ceintures de sécurité ou les airbags ne se déclenchent pas. De plus, la conception d’une ceinture à trois points implique un risque que lors d’un tonneau le corps glisse de la sangle diagonale. Un manque encore accentué par l’absence de réglage en hauteur des ancrages de ceintures dans la plupart des cabrios. De plus, «Les arceaux de protection passifs n’offrent souvent qu’une protection insuffisante, car ceux-ci sont généralement conçus trop bas pour des raisons de design.»
Bilan peu réjouissant, il faut en convenir, mais le bonheur de rouler les cheveux à l’air est tel, que les cabriolets ont de toute évidence encore de beaux jours devant eux. Même si la galerie ci-dessous peut laisser perplexe.
Images: Suisse AutoMag et DTC