Les 24H du Mans se sont terminées sur un doublé Audi et une troisième victoire pour le Suisse Marcel Fässler associé à André Lotterer (D) et Benoit Tréluyer (F).
Difficile de résumer ici en quelques lignes les péripéties d’un millésime exceptionnel des 24 Heures du Mans. Soleil de plomb, deux orages violents, des rebondissements à la pelle, et au final c’est encore Audi qui l’emporte. « Nous avons tous eu notre lot de problèmes, celui qui a été arrêté le moins longtemps a gagné », analysait Neel Jani (Porsche #14) à chaud.
Il faut écrire que le pilote seelandais n’a guère été épargné par les soucis. Il était déjà arrêté après une demi-heure de course pour un problème de fixation de la pompe à essence. Puis Sébastien Buemi est sorti de la piste sous la pluie. Puis Marcel Fässler a connu, lui aussi quelques inquiétudes mécaniques… Pour ce qui est de l’écurie helvétique Rebellion, la voiture #13 n’a pas été à la fête, mais la #12 a décroché une remarquable 4ème place finale égalant ainsi son meilleur résultat de 2012.
Et même si l’exercice du compte rendu d’un tel événement n’est pas évident, nous avons tenté le défi…
Plus de 260’000 personnes, un record, ont vécu la 82ème édition des 24H du Mans aux abords du circuit de la Sarthe. Compte tenu de la qualité du spectacle proposé par des pilotes particulièrement en verve et des mécaniciens toujours prêts à tout donner pour soutenir leurs écuries, une chose est certaine: les absents ont plus que jamais eu tort.
Sur le circuit, la semaine, surtout depuis le mercredi, a été extrêmement mouvementée. Lors des essais libres, Loïc Duval pulvérisait, le mot n’est pas trop fort, l’Audi #1 et s’en sortait miraculeusement indemne pour fêter son 32ème anniversaire le lendemain. Par contre, les médecins lui interdisaient la course…
La question était alors de savoir si la marque allemande allait prendre le départ avec deux ou trois voitures. La cellule de survie de la #1 étant intacte malgré le choc, la décision est tombée assez rapidement, le bolide serait reconstruit… Et le jeudi soir, il roulait lors des qualifications. Chapeau les mécanos! Qui n’étaient d’ailleurs pas au bout de leurs peines puisque Lucas Di Grassi remettait l’auto dans le rail, moins violemment certes, mais tout de même. Quant aux commissaires, ils autorisaient le remplacement de Duval par Marc Gené.
Après des qualifications pour le moins chaotiques interrompues à d’innombrables reprises par des drapeaux rouges, la Toyota #7 (Nakajima auteur du chrono/Wurz/Sarrazin) était en pole. La Porsche #14 (Neel Jani auteur du chrono/Dumas/Lieb) décrochait le deuxième temps. Puis venaient dans l’ordre, la Toyota #8 (Sébastien Buemi/Lapierre/Davidson), la Porsche #20 (Webber/Hartley/Bernhard) et les trois Audi dans l’ordre inverse de leurs numéros 3 – 2 (Marcel Fässler/Lotterer/Tréluyer) et 1. Les Rebellion privées, comme à leur habitude, pointaient immédiatement derrière les voitures d’usine.
Il fallait attendre samedi 15 heures pour remettre les moteurs en marche et lever le rideau sur un spectacle grandiose qui allait durer deux tours d’horloge. Une balade à des vitesses folles, juste interrompues par des orages aussi courts qu’intenses.
Parmi les P1, Neel Jani allait connaître très rapidement les affres de l’arrêt aux stands, dans le box même, puisque sa Porsche nécessitait réparation. «Une pièce à 20 centimes. Une vis de fixation de la pompe à essence…» La ronde tournait depuis à peine une demi-heure, la Porsche était arrêtée 9 petites minutes, et Jani repartait en 51ème position.
1ère heure, classement: LMP1. Toyota #7 – Audi #2 (Fässler) – Audi #3 – Toyota #8 (Buemi) – Audi #1. LMP2. Oreca 03-Nissan #47 (Alexandre Imperatori + Co) – Ligier-Nissan Oak #35 – Ligier JS Thiriet #46. LMGTE Pro. Ferrari 458 #51. LMGTE Am. Ferrari 458 #81.
2ème heure. La Porsche #20 pointait le bout de son capot et remplaçait l’Audi #3 dans le tiercé de tête des LMP1. En LMP2, l’écurie helvétique Race Performance était en tête devant le Suisse Imperatori.
3ème heure. Porsche prouvait la valeur de son retour, la #20 était en tête de la meute, suivie de la Toyota #7 et de l’Audi #2. Et la Toyota #8 accidentée se retrouve en queue de peloton (47ème). Race Performance tenait bon en LMP2, alors que l’Oreca #47 se retrouvait en milieu de peloton. Les LMGTE Pro était ‘pilotés’ par la Porsche #92 et les AM par l’Aston Martin #98.
4ème heure. En LMP1 on prend les mêmes et on recommence. En LMP2, l’Alpine #36 précède l’Oreca de Race performance. Une Corvette, la #74 emmène les LMGTE Pro et l’Aston #98 s’accroche au sommet des AM.
5ème heure. La remontée fantastique continue pour la Porsche #14 et la Toyota #8. Le trio de tête des LMP1 est désormais 7 – 2 – 20. Celui des LMP2 35 – 34 – 36. En GTE rien ne change du côté des meneurs.
6ème heure. Une Toyota, la 7, une Audi la 2 et une Porsche la 20 occupent le podium provisoire des LMP1. Une Alpine (36), une Ligier (46), et une Oreca (34) celui des LMP2. En GTE Pro, le tiercé s’articule 97 – 74 – 91, autrement dit Aston – Corvette – Porsche. Et en AM, 98 – 95 – 72, soit Aston- Aston – Ferrari.
Le soleil s’estompe, la nuit monte et avec elle les flonflons de la fête… Mais les 48 voitures encore en course poursuivent leur route vers l’arrivée.
En 7ème heure, l’Audi #1 remplace la Porsche #20 à la 3ème place. Et la Porsche #14 revenue de nulle part pointe en 6ème position derrière la Rebellion #12.
Deux heures plus tard, la 14 passe au 5ème rang. Et la Toyota #8 remontée des tréfonds du classement klaxonne à la porte du top 6.
12ème heure, mi-course. Le tiercé de tête est figé, 7 – 2 – 1… Il faut ajouter 20 pour le quarté et 14 pour le quinté. La Rebellion #12 connaît quelques problèmes et chute dans la hiérarchie. La Toyota #8 est 6ème. En LMP2, la Ligier #35 pointe en tête, devant l’Alpine #36 et laLigier #46. LMGTE Pro: Aston #97, Ferrari #51 et Corvette #74 composent le trio de pointe, alors qu’en AM une Aston #95, devance une Ferrari #72 et une Porsche #88.
Au trois quarts du pensum, la Porsche #20 s’accroche au 2ème rang qu’elle a récupéré durant la 15ème heure. C’est désormais l’Audi #1 qui mène le bal après l’abandon de la Toyota #7 au cours de la 15ème heure aussi et les ennuis connus par l’Audi #2. Buemi avec la #8 est 4ème devant Jani avec la #20. Deux Ligier conduisent le peloton des LMP2, une Ferrari précède une Aston en GTE Pro et une Aston est devant une Porsche en AM.
19ème heure. La Rebellion #12 se retrouve en 6ème place, alors que l’Audi #1 poursuit sa route en tête.
21ème heure. La Porsche #20 prend le commandement. Deux Audi, la #2 et la #1 suivent…
22ème heure. L’Audi #2 s’installe au sommet. Le quintet de suiveurs s’articule 20 – 1 – 8 – 14 – 12.
23ème heure. Coup de théâtre. La Porsche #20 se retrouve dans son box, problème hydraulique à la clé. C’est l’abandon! Les Audi #2 et #1 roulent vers un doublé. La Toyota #8 est désormais 3ème et la Porsche #14 quatrième.
24ème heure. Nouveau coup de massue sur le clan Porsche, la 14 s’arrête, boîte à vitesse bloquée. Elle repartira pour le dernier tour, histoire de figurer au classement.
Marcel Fässler et ses compagnons de route remportent leur 3ème victoire au Mans, l’Audi #1 démolie mercredi et reconstruite à la hâte termine sur la seconde marche et Sébastien Buemi & Co (Toyota #8) complètent le podium…
… 4ème au général, la Rebellion #12 gagne la catégorie privée, LMP1 L.
En LMP2, la victoire revient à la Zytek-Nissan #38 de Jota Sport, de4vant la Ligier #46 de Thiriet et l’Alpine #36 de Signatec.
La catégorie GTE Pro revient à la Ferrari #51, suivie de la Corvette #73 et de la Porsche #92.
Et la division GTE AM est remportée par l’Aston Martin #95, devant la Porsche #88 et la Ferrari #61.