De gauche à droite sur la photo, Neel Jani (Porsche), Marcel Fässler (Audi) et Sébastien Buemi (Toyota), étaient à Lignières pour parler des 24H du Mans.
Trois helvètes susceptibles de jouer la gagne lors des 24 heures du Mans. Jamais le microcosme automobile suisse n’aura été aussi bien représenté au sommet de la hiérarchie mondial des courses d’endurance. « C’est assez génial pour un pays qui interdit les courses en circuit », relève le Seelandais Neel Jani, sarcastique…
Course de karting, conférence de presse, rencontres… Morceaux choisis d’un événement qui rappelait les grandes heures du petit circuit de Lignières quand les Siffert, Regazzoni et autres Graham Hill venaient y chatouiller le goudron.
Interrogé sur les différences entre la F1 qu’il connaît bien et l’endurance Sébastien Buemi répondait:
« Le plus difficile est de gérer la collaboration avec les autres pilotes impliqués. De penser à partager, de suivre ses collègues lorsqu’ils sont en piste… Mais c’est aussi un immense plaisir. En F1 le pilote est plus en lumière, en endurance, au Mans particulièrement, c’est la voiture et sa marque qui prime… » Côté siège aussi les choses sont différentes: « je suis le plus grand des trois, la coque est à ma taille et les deux autres pilotes mettent un garniture pour se sentir à l’aise. » Et le mythe du Mans? « Plus jeune je n’avais aucun intérêt pour cette course. Mais maintenant j’ai conscience de faire partie d’une épreuve mythique. Tout le monde travaille tellement fort pour cette échéance, c’est très particulier et puis il suffit de regarder le palmarès et les noms des vainqueurs pour comprendre le mythe. »
Plein de réalisme, Marcel Fässler affirme: « pour gagner il faut être à l’arrivée ». Et le Schwytzois sait de quoi il parle lui qui a été le premier suisse à remporter les 24H en 2011 et a récidivé l’année suivante. « Tout le monde parle de 24H mais si tu fais le compte juste, les mécaniciens, les ingénieurs, tout le monde commence le boulot le samedi matin déjà, alors c’est plutôt une journée de 36 heures. » Le mythe? « Regardez la voiture, c’est fascinant! Cette carrosserie, cette allure agressive, ces grands phares, c’est génial! Et puis derrière, il y a beaucoup de technique et ça va très, très vite. La LMP1 c’est la F1 de l’endurance. »
Pour Neel Jani, l’un des éléments du Mans c’est la préparation. « Impossible de faire la fête dans la semaine précédente. Tu dois penser à t’entraîner, t’alimenter correctement, contrôler tes heures de sommeil. Et puis il faut exercer sa concentration, aucune erreur, même la plus infime, n’est permise. »
Quant à savoir qui des trois est le favori, la patate chaude n’est pas prête de retomber… Pour Neel Jani c’est Marcel Fässler, pour Sébastien Buemi c’est Audi, et pour Fässler ce sont les autres. Ou comment évacuer la pression… Reste que victorieuses des deux premières épreuves du championnat du monde, à Silverstone et Spa, les Toyota font figure de grandes favorites. D’autant plus qu’elles ont signé les meilleurs chronos de la journée de test, dimanche dernier. Mais…
« En 24H il peut se passer tellement de choses ». Pour une fois les trois compères sont d’accord.
Rendez-vous: mercredi 11 juin, pour les premières séances de qualifications; jeudi 12 pour les suivantes… et samedi 14, à 15 heures, pour le départ de la 82ème édition des 24H du Mans.